A la fin de l’été 2022, deux agriculteurs sont venus vers nous avec une problématique commune : semer dans une végétation en place, en limitant le travail sur sol. Le Pré Fabriqué a donc mené des essais avec Bruno (éleveur en Camargue) et Lori (vigneron dans le Gard) pour tester le Semoir Le Pré Fabriqué et chercher à semer en limitant le travail du sol. Découvrez le détail et la conclusion des essais dans cet article.

Semer : quelle est la démarche de nos agriculteurs ?

Bruno est éleveur de chevaux en Camargue et souhaite sur-semer ses prairies sans travailler le sol. Dans la région, les remontées de sel ne permettant pas de travailler le sol avant les semis, il préfère semer à la volée.

Lori est vigneron dans le Gard et travaille des terroirs très divers : argiles, limons ou pierres calcaires en surface. Il désire implanter dans toutes les conditions des couverts végétaux avec une seule technique : sa volonté est de semer l’inter-rang sans le travailler.

La démarche est similaire chez les deux agriculteurs et propose deux typologies différentes de culture : c’est idéal pour faire des essais comparatifs ! Pour cela, nous avons amené sur le terrain notre prototype de cadre et l’avons équipé avec de nouveaux composants.

Bilan du semoir : une levée uniforme et rapide grâce à un léger travail du sol

Dans les deux configurations, la machine est équipée d’un cadre Le Pré Fabriqué et d’un rouleau à l’arrière. Nous avons remplacé les dents de vibroculteur par 3 rangées de herse de semoir. L’outil reçoit également une trémie, avec des éclateurs de graine, pour répartir uniformément la semence sur la largeur de travail.

En Camargue la machine est montée en 2m et dans les vignes du Gard en 1,20m.

Chez Bruno, l’objectif est d’implanter une nouvelle prairie sans travailler le sol. Auparavant il utilisait un semoir d’engrais, mais trop souvent les graines ne germaient pas dans le sol et la levée n’était pas homogène. Grâce à la herse sur 3 rangées, la prairie en place est remuée et un mélange terre-résidus est créé. Les graines tombent ainsi dans ce mélange qui est ensuite appuyé par le rouleau. Les graines sont toutes en contact avec le sol et protégées par le mélange. La levée est homogène et la légère action des dents sur le sol a permis d’accélérer la levée.

Chez Lori, les vignes sont sur différents terroirs et il a décidé de ne plus travailler l’inter-rang sur la majorité de son exploitation. L’implantation du couvert végétal (vesce, pois fourrager, avoine, seigle) doit donc se faire sur la végétation en place. Le principe est le même qu’en Camargue mais avec un réglage plus agressif de la herse. Ce réglage permet de travailler légèrement le sol et d’arracher / coucher la végétation sur les graines. C’est idéal en conditions sèches car les graines sont protégées par les résidus de végétaux. Ce principe de semis a aussi été testé dans des terres labourées pour vérifier le principe avec d’autres conditions.

CONCLUSION : dans les deux cas, la levée est uniforme et rapide grâce à un léger travail du sol. La présence de végétaux n’a posé aucune gêne lors du semis, le choix des dents et l’attaque permettant d’évacuer simplement les débris. Nous avons utilisé un prototype de rouleau présent à l’atelier pour les essais, et celui-ci s’est avéré idéal en conditions caillouteuses dans les vignes. Idéalement, un rouleau plein permettra d’avoir une levée encore plus homogène dans les prairies, les sables ou les limons.